Le mercredi 9 novembre 2016, je me suis réveillé au son du réveil de mon portable, comme chaque matin. Le titre d’un message affiché à l’écran a immédiatement attiré mon attention: «Donald Trump, nouveau président des États-Unis!» Un titre qui a eu l’effet de me réveiller d’un coup et beaucoup d’autres également si j’en crois ce que j’ai lu plus tard ce jour-là sur les sites d’informations et réseaux sociaux. Les innombrables sondages n’indiquaient-ils pas tous qu’Hillary Clinton avait une nette avance?
Dans les jours et les semaines qui suivirent, je n’ai cessé de me poser un certain nombre de questions. Comment autant de sondages avaient-ils pu se tromper à ce point? Ces sondages avaient-ils été mal exécutés? S’agissait-il de réponses socialement souhaitables? Les sondages avaient-ils influencé les citoyens américains? J’ai trouvé un certain nombre de réponses à mes questions dans différents supports vidéo et articles pertinents, à savoir que:
- Il n’était pas si évident que cela de fournir des vues d’ensemble à l’échelle nationale étant donné qu’aux États-Unis, la plupart des sondages ne sont pas organisés au niveau national mais par état, région ou circonscription électorale.
- Il n’y a souvent pas suffisamment d’argent investi dans les sondages étant donné que ceux-ci sont généralement effectués à la demande des médias à qui un chiffre suffit pour communiquer et attirer l’attention.
- En comparaison avec les élections précédentes, les électeurs blancs peu éduqués ont voté en masse, peut-être dans la crainte, alimentée par les sondages, que leur candidat favori n’obtienne pas suffisamment de voix.
- Tous les sondages présentent une certaine marge d’erreur. Cet exemple doit cependant tirer la sonnette d’alarme: nous devons travailler de manière plus méticuleuse pour veiller à ce que tous les citoyens aient les mêmes chances d’être pris en compte dans le sondage.
Que pensez-vous de Bruxelles?
Il s’agit d’un défi dont je fais également l’expérience dans ma réalité quotidienne sur le sol belge: avec Möbius, nous travaillons actuellement sur un projet dans le cadre duquel les ministres Sven Gatz et Rachid Madrane ont créé un cabinet citoyen dans le but de recueillir l’opinion des citoyens bruxellois, flamands et wallons au sujet de leur capitale. Il s’agit d’une formidable initiative pour donner une place centrale aux citoyens, c’est sûr! Déterminer comment travailler dans les années à venir en nous appuyant sur ce sondage à grande échelle est cependant un exploit. Contrairement bon nombre de sondages, la diversité occupe une place centrale au sein de notre groupe cible.
Un certain investissement est nécessaire pour réaliser ce projet. Une plateforme a ainsi été lancée pour permettre aux citoyens de publier et de partager leurs suggestions d’amélioration, pratiques d’excellence, idées et témoignages. La critique selon laquelle ce sont précisément les plus vulnérables qui n’ont pas accès à Internet est bien évidemment fondée. C’est la raison pour laquelle de nombreuses organisations travaillant sur le terrain ont été personnellement contactées en parallèle dans le but de réunir physiquement les citoyens dont elles défendent les intérêts (personnes pauvres, souffrant d’un handicap, etc.) dans un mini-cabinet citoyen. Pour les aider dans cette tâche, un script a également été prévu avec notamment de plus amples explications concernant le projet, des conseils concrets pour les entretiens et des exemples de procédure. Sur la base des retours via la plateforme en ligne, ainsi que via les mini-cabinets citoyens, des séances d’approfondissement seront organisées avec, pour résultat, un cabinet citoyen physique qui se réunira au mois de mai pour formuler des recommandations. Si quelqu’un pense que Bruxelles est un trou à rats (hellhole), nous saurons ainsi au moins pourquoi et ce que nous pouvons faire!