e La gestion de l’hôpital pilotée grâce à un tableau de bord des trajets de soins

La gestion de l’hôpital pilotée grâce à un tableau de bord des trajets de soins

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Interview en coopération avec De Specialist du tableau de bord Value4Health, une initiative qui vise à apporter une valeur ajoutée aux soins de santé.

tableau de bord Value4Health

Récemment, Möbius a lancé le tableau de bord Value4Health, une initiative qui vise à apporter une valeur ajoutée aux soins de santé en utilisant les données de manière intelligente. Ce tableau de bord servira en quelque sorte de panneau de commandes pour les hôpitaux: il vous permettra de piloter les processus, les coûts et les revenus des trajets de soins, en les mettant en lien avec la qualité. Certains hôpitaux ont été immédiatement convaincus par cette solution. Rudy Maertens (CEO de l’AZ Alma à Eeklo) fait partie des premiers à l’avoir adopté.

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L’intégration des résultats et du retour sur investissement: voilà ce sur quoi nous voulons dorénavant nous focaliser.

Sarah Misplon

Sarah Misplon (Möbius): «Toutes les activités, les coûts et les revenus (via le BMF, les subsides de l’AVIQ et la facturation) par séjour sont enregistrés dans notre tableau de bord. Cela donne un aperçu du potentiel d’amélioration par trajet de soins basé sur les DRG (Diagnosis Related Groups) et par service.» Rudy Maertens: «Le projet a été mis sur les rails par Möbius en collaboration avec huit hôpitaux flamands, répartis par région et par type. Je rêve de pouvoir relier les PREM (Patient Reported Experience Measures ou manière dont le patient a vécu ses soins) et les PROM (Patient Reported Outcome Measures ou manière dont le patient évalue son état de santé) aux trajets de soins: des indicateurs de qualité cliniques, scientifiquement validés, qui vous permettent de suivre vos processus du début à la fin, y compris le résultat.»

Les hôpitaux ont également la possibilité de se comparer les uns aux autres grâce à un benchmark. Sarah Misplon: «Dans le contexte de la réforme imminente du financement hospitalier, en vertu de laquelle les hôpitaux bénéficieront d’un forfait par pathologie pour chaque admission, il devient important de connaître les coûts de chaque trajet de soins. «Nous avons d’ailleurs immédiatement conçu le tableau de bord dans les deux langues nationales (NL/FR) afin que les hôpitaux bruxellois et wallons puissent également participer.»

«À terme, l’objectif visé est que tous les acteurs (médecins, direction, cadres intermédiaires) de l’hôpital puissent accéder à ces informations. Nous voulons également étendre le modèle. Par exemple, nous étudions actuellement la manière dont nous pouvons analyser le trajet de soins dans sa globalité», explique Sarah Misplon. «C’est déjà beaucoup plus spécifique qu’un séjour, car nous voulons aussi établir des liens entre les soins ambulatoires, les hospitalisations de jour, etc., et le trajet de soins. Les DRG ne constituent dès lors plus le point de comparaison. En outre, nous nous employons à intégrer les indicateurs de qualité disponibles dans le modèle. Le tableau de bord garantit également que tous services/spécialités, qui visualisent chacun un élément de la chaîne, soient mieux en phase les uns avec les autres.»

Retour de la marge bénéficiaire dans le secteur

L'objectif final du benchmark est d'identifier et de réaliser le potentiel d'amélioration. «En outre, la "marge bénéficiaire" ainsi dégagée doit revenir au secteur», souligne Rudy Maertens, «l’État ne doit pas la taxer.»

À ce titre, il préconise un accord de gestion entre le secteur et les autorités gouvernementales pour la durée d’une législature complète, avec des accords budgétaires permettant de lutter contre les effets de l’inflation. «Si nécessaire, il convient que nous formulions un certain nombre d’objectifs d’amélioration à atteindre à la fin de cette période. En premier lieu, le gouvernement suscitera alors un sentiment de sécurité au sein du secteur et lui offrira par là même des perspectives. En parallèle, cela créera un espace pour l’innovation.»

La levée des obstacles juridiques et financiers est une condition préalable. «Aujourd’hui, nous sommes constamment entravés par des législations inadaptées, les normes hospitalières, la législation du travail, les questions financières... Il faut plus de liberté pour organiser les trajets de soins, surtout si les soins doivent être organisés de manière de plus en plus transmurale», conclut le CEO de l’AZ Alma, qui souhaite aller résolument de l’avant. «Une évolution progressive vers des soins intégrés, axés sur la population, en concertation avec les acteurs de première ligne est indispensable. La conception du travail en réseau à différents échelons mérite également de nouvelles impulsions. Ainsi, nous pourrons éliminer les obstacles actuels.»

Les médecins bénéficieront également de cette évolution: «Si les données deviennent faciles à interpréter, les médecins adhéreront automatiquement. Tout cela s’inscrit dans un modèle plus participatif, au sein duquel les médecins s’efforcent de contribuer à la mise en place de la politique hospitalière.» Sarah Misplon rejoint ce point de vue: «L’intégration des résultats et du retour sur investissement: voilà ce sur quoi nous voulons dorénavant nous focaliser.»